La photographie est un art qui va bien au-delà de l'esthétique : c'est un moyen d'explorer, de questionner et de célébrer.
Récemment, j'ai eu l'opportunité de partir à Belle-Île-en-Mer avec deux amies photographes, Adèle et Ilona, pour un projet personnel. Ce voyage, pensé comme une randonnée autour de l'île, s'est transformé en une aventure humaine et créative, où la photographie et le partage ont pris toute leur place.
Cet article est un hommage à ces moments précieux, à nos explorations artistiques, mais aussi une réflexion sur la liberté d'expression dans l'art, notamment en ce qui concerne le corps.

Une aventure entre amies, entre art et nature
L'objectif principal de ce voyage était ambitieux : faire le tour de Belle-Île-en-Mer à pied. Une véritable immersion dans les paysages sauvages et les éléments, avec nos sacs sur le dos, nos appareils photo soigneusement glissés à l'intérieur.
Dès le premier jour, avant que la fatigue de la randonnée ne s'installe, nous avons pris le temps de réaliser des photos. Ce moment était spontané et instinctif, guidé par notre envie commune de travailler sur le rapport au corps dans des paysages naturels.
Les clichés réalisés ce jour-là alternaient entre autoportraits, duos entre nous, et portraits pris les unes des autres. Ce fut une véritable parenthèse créative où la photographie devenait un outil d'expression brute et sincère, loin des codes imposés.
Nudité artistique, censure et invisibilisation
Nous avons choisi de travailler autour du corps nu, non pas dans une recherche de sensualité, mais comme une manière de le célébrer dans sa vérité la plus pure. La nudité ici est authentique, dénuée de tout artifice, et s'inscrit parfaitement dans les décors bruts et sauvages de Belle-Île-en-Mer.
Pourtant, ce type de travail est encore largement invisibilisé. En tant que photographe, je suis confronté aux limitations imposées par des plateformes comme Instagram, qui censurent systématiquement ce type de contenu. C'est frustrant, car ces photos ne cherchent pas à provoquer, mais à raconter, explorer, et montrer le corps tel qu'il est, en harmonie avec la nature.
Cette censure va bien au-delà des simples restrictions techniques : elle met en lumière une hypocrisie profonde. Pourquoi un corps nu, présenté dans un contexte artistique et sain, est-il encore considéré comme inacceptable ? Cette invisibilisation limite la portée de notre travail, empêche le dialogue, et freine l'acceptation d'un rapport au corps plus naturel et décomplexé.
Créer sans compromis
Pour pallier ces contraintes, j'ai choisi de publier ces photos sur mon site, où il n'y a aucune censure. C'est un espace de liberté où je peux partager ces projets intimes et engagés sans crainte d'être "shadowban".
Au-delà des photos, ce voyage a été une véritable expérience de partage. Chaque soir, nous avons enregistré un podcasthttps://open.spotify.com/show/0t4qh6uYRDUilAQtmVLXsu, où nous parlons de notre métier, de nos amitiés, et de nos rêves. Ce podcast, en complément des images, est une manière d'immortaliser l'intensité et la richesse de cette aventure.
Ce projet à Belle-Île-en-Mer est bien plus qu'une série de photos : c'est une réflexion sur le corps, sur la liberté d'expression, et sur notre place en tant qu'artistes. Il m'a rappelé l'importance de créer pour soi, sans compromis, même face aux obstacles imposés par des normes culturelles ou des algorithmes.
Et surtout, il m'a confirmé que l'art est un espace de résistance, où nous pouvons continuer à explorer, questionner, et célébrer la beauté dans toute sa diversité.
Si vous souhaitez plonger dans les coulisses de cette aventure, je vous invite à écouter le podcast que nous avons enregistré : https://open.spotify.com/show/0t4qh6uYRDUilAQtmVLXsu
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